Les colistiers de Xavier Darcos dénoncent des irrégularités observées selon eux lors des élections.
DIMANCHE soir Xavier Darcos, juste battu de 113 voix par Michel Moyrand, refusait l'idée de déposer un recours (notre édition de mardi). L'équipe du maire sortant avait pourtant le samedi fait constater qu'un blog de campagne aurait fonctionné alors que la campagne officielle était terminée. « Ce n'est pas mon genre », confiait alors le maire sortant. « De nouveaux éléments nous ont décidé à le faire » justifiait du coup hier soir Philippe Cornet, chef de file de cette nouvelle opposition municipale depuis que Xavier Darcos a décidé de démissionner. « On attendait un constat d'huissier que nous avons eu cet après-midi ».
Plusieurs éléments à vérifier
Cet élu affirmant dorénavant avoir la preuve que « des gens ont reçu de l'argent de la part de proches de Michel Moyrand les invitant en échange à bien voter dimanche ». Pour nourrir leur recours, les colistiers de Xavier Darcos dénoncent aussi « des procurations arrivées en retard, et d'autres toujours pas arrivées ; le blog qui a continué à fonctionner ».
Ils dénoncent aussi la distribution d'un tract « anti Darcos » dans la nuit de mercredi à jeudi (notre édition du 14) et la présence de personnes étrangères aux bureaux de votes qui régulièrement dimanche auraient « consulté les listes d'émargement pour aller chercher, dans le quartier du Gour de l'Arche, les électeurs pas encore venus voter ».
De quoi hier soir faire sourire Michel Moyrand demandant « s'ils venaient voter pour Xavier Darcos ? »
Plus sérieusement, celui qui devrait être maire de Périgueux ce matin, à 10 heures, préférait se montrer prudent. « Je ne peux pas répondre sans connaître les éléments de ce recours » précisait l'élu, répondant au moins sur la question du blog : « le mien était fermé ». Pour les autres points Michel Moyrand sera rapidement informé via le tribunal administratif (TA) de Bordeaux qui lui demandera ses réponses.
« Nous avons bien reçu ce recours nous le transmettons au TA » confirmait-on hier soir à la préfecture de la Dordogne où Philippe Cornet est venu déposer les pièces du dossier à 16 h 30.
Le tribunal a maintenant deux mois pour répondre, et dire aux Périgourdins s'ils devront retourner aux urnes. Ou pas.
En attendant, l'ambiance ce matin pour le conseil d'installation risque d'être pour le moins tendue entre les deux équipes. Elles avaient déjà prévu d'ouvrir largement les portes de ce conseil historique (exceptionnellement organisé au théâtre) à leurs supporters respectifs. Les militants ont une raison supplémentaire de s'y rendre?
