Mme Idrac et M. Mongin, présidents de la SNCF et de la RATP, dans le collimateur des sarkozystes

Publié le par brageirac

idrac.jpgMme Idrac serait "dans le collimateur des sarkozystes" en raison de "sa proximité historisque avec l'UDF, canal Bayrou" et parce qu'elle avait émis des réserves pendant la campagne présidentielle sur l'instauration d'un service minimum.
Toujours d'après le "Monde", "les piques à l'endroit de la SNCF ont fusé depuis l'installation du nouveau gouvernement".
Lors de l'inauguration du TGV-Est, puis de son discours de politique générale devant les députés, François Fillon a multiplié les déclarations critiques: les usagers quotidiens de la SNCF sont "confrontés à l'inconfort ordinaire de certains trains", puis "dans bien des cas, les services publics répondent mal aux attentes des usagers". Nous sommes bien d'accord! Nous ne cessons de le répéter dans les gares, dans les trains, dans les médias.Manifestement, le message commence à passer.

En tout cas, si les usagers et les employés de la  SNCF et  RATP changent brutalement de président, ils sauront pourquoi.


Article publié le 21 Juillet 2007
Par François Bostnavaron et Christophe Jakubyszyn
Source : LE MONDE


En plein débat parlementaire sur le service minimum dans les transports, le gouvernement met la pression sur les dirigeants des deux entreprises les plus concernées : la SNCF et la RATP. Les jours d'Anne-Marie Idrac et de Pierre Mongin, ancien directeur du cabinet de Dominique de Villepin, sont-ils comptés ? "Pour Sarkozy, Mongin = Villepin et Idrac = ses déclarations contre la loi sur le service minimum et sa proximité historique avec l'UDF, canal Bayrou" analyse un conseiller gouvernemental, proche de M. Sarkozy.

Anne-Marie Idrac le sait. "Les rumeurs sont les rumeurs. Je ne suis pas le premier président ni le dernier président qui fait l'objet de ce genre de choses. Ça fait partie du job de patron ou de patronne d'un très grand groupe" a-t-elle déclaré d'emblée, jeudi 19 juillet, avant de présenter le programme d'action de l'entreprise publique pour l'amélioration du transport public de voyageurs.

Que reproche-t-on à l'ancienne députée UDF des Yvelines ? Ses déclarations sur le service minimum pendant la campagne présidentielle où elle avait déclaré "privilégier le dialogue social et la négociation", en décalage avec le programme du candidat Sarkozy ? Elle a toujours assuré que ses propos avaient été tronqués et qu'elle s'en est expliqué avec le président de la République.

Bien que ce contentieux soit apparemment réglé, les piques à l'endroit de la SNCF ont fusé depuis l'installation du nouveau gouvernement. Lors de l'inauguration du TGV-Est au début du mois de juin, en pleine célébration de la grande vitesse, le premier ministre François Fillon avait insisté sur les progrès qu'il restait à accomplir sur les trajets domicile-travail et sur les Français qui s'estiment délaissés "parce qu'ils sont confrontés à l'inconfort ordinaire de certains trains".

M. Fillon a enfoncé le clou, début juillet, lors de son discours de politique générale en expliquant que "dans bien des cas, les services publics répondent mal aux attentes des usagers", et en stigmatisant les dysfonctionnements du RER. La SNCF a ensuite été pointée pour organiser, via une de ses filiales basée sur l'Ile de Man, le recyclage des conducteurs de TGV retraités.

Dernière banderille en date, celle du ministre du Travail, Xavier Bertrand, qui a annoncé, mardi, au Sénat qu'une enquête avait été demandée à la SNCF sur les perturbations du trafic TGV survenues dans la nuit de lundi à mardi entre Paris et la Bretagne. Le ministre de l'emploi a souligné que cet incident "illustrait les importantes marges de progression qui subsistent dans le domaine de l'information des usagers".

"FUSIBLES"

Mme Idrac a fait amende honorable : "La SNCF facilite la vie mais elle peut la compliquer quand elle est défaillante et ça, c'est inacceptable." Et pour répondre à M. Fillon, elle a présenté, jeudi, plusieurs mesures sur trois ans destinées à améliorer le transport régional. Elles prévoient principalement un financement de 100 millions d'euros qui serviront à créer 1 000 emplois en 2008.

Pierre Mongin a sans doute un contentieux encore plus lourd avec le chef de l'Etat. Ancien chef de cabinet d'Edouard Balladur de 1993 à 1995, il lui est reproché d'avoir changé de camp en 2004, en se mettant au service de la Chiraquie. Directeur de son cabinet à l'intérieur et à Matignon, il a été l'un des acteurs principaux de la tentative d'imposer un autre candidat que Nicolas Sarkozy à l'élection de 2007. Le mandat de M. Mongin à la RATP s'achève normalement en juillet 2009. Alors qu'on le disait déçu de son affectation post-Matignon, il semble avoir pris goût à la gestion de cette entreprise publique, déjà en avance sur la prévention des conflits sociaux.

"Pour l'instant, on ne les change pas, ils tiennent tous les deux à leur poste et ils vont donc mener avec zèle les discussions sur le service minimum", affirme Matignon. Mais les deux présidents ne sont pas dupes. Ils savent aussi que le gouvernement peut avoir intérêt à se servir d'eux le plus longtemps possible et, si jamais la mise en place du service minimum ou les négociations sur le régime spécial de retraite des cheminots devaient entraîner des perturbations au sein des deux entreprises publiques, être utilisés comme "fusibles". "Tant que les discussions sur le service minimum se poursuivent, on ne les lâchera pas", confirme une source gouvernementale.

Publié dans Infos

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